lundi 20 juin 2011

8e et dernière séance du REDESP2 : Charlotte Duthu sur l'influence des pratiques sportives sur la relation entre les adversaires

Pour la dernière séance du REDESP2 de l'année universitaire 2010-2011, nous recevons ce mercredi 22 juin Charlotte Duthu, qui nous parlera de la relation entre les adversaires dans la pratique du tennis, du football et du sprint.

Voici un résumé de son intervention :

L’objet de notre étude a trait au rapport que les adversaires entretiennent entre eux à l'occasion des compétitions sportives. Ce rapport s’entend de la relation physique qu’ils ont l’un par rapport à l’autre, ou qu’une équipe a par rapport à l’équipe adverse, ainsi que de la communication qu’ils établissent entre eux.
Il n’est guère contesté que ce rapport n’est pas uniforme et qu’il est différent selon les sports. Il va de soi que deux joueurs de football n’ont pas les mêmes rapports entre eux que deux joueurs de tennis, ne serait-ce que parce que dans le premier cas, le contact physique est autorisé, ce qui n’est pas le cas au tennis. En revanche, on pressent que les adversaires « communiquent » de la même manière au tennis et au tennis de table, via un système d’échange de balle.
Cette distinction un peu « instinctive » nous a amenés à rechercher s’il était possible d’établir une classification des sports fondée sur ces rapports entre adversaires. Dès lors, il fallait dégager des critères pertinents et des caractéristiques inhérentes à tel ou tel groupe de disciplines sportives.
Pour ce faire, il convenait de prendre en considération les interactions qui ont effectivement lieu à l’occasion de pratiques. Cette approche empirique s’oppose à celle qui aurait consisté à déduire les interactions qui peuvent exister dans un sport de ses seules règles. Il nous a semblé qu’opter pour cette seconde démarche aurait vidé de sa substance une approche qui se veut sociologique ; en effet, une étude de règles abstraitement envisagées aurait consisté à n’étudier que la « théorie des sports », au mépris de la créativité que la pratique révèle. En outre, les règlements sportifs se bornent à proscrire certains comportements ; cela est insuffisant à caractériser ce que les pratiquants réalisent effectivement. Pour s’en convaincre, il suffit de prendre l’exemple du bien célèbre Fosbury qui a « inventé » le rouleau dorsal en saut en hauteur ; la seule étude des règles du saut à cette époque aurait été insuffisante à permettre à l’esprit de visualiser une telle réalisation !
L’étude que nous avons entreprise s’inspire des travaux de P. Parlebas et des critères qu’il a dégagés afin d’établir des classifications de sports.
Un début de travail permet de distinguer 3 catégories de sports :
- les sports dans lesquels les adversaires s’échangent un objet. Le paradigme de ce groupe est le tennis.
- les sports dans lesquels les adversaires se disputent un objet. Chaque adversaire, chaque équipe, cherche à conserver cet objet ou à le récupérer dès qu’il/elle en est privé(e). L’archétype est le football.
- les sports où les adversaires agissent de manière isolée tout en ayant pour but de « faire mieux que l’autre ». Dans ces disciplines, il s’agit d’être le plus performant possible, la performance étant déterminée par des données chiffrées (unités de longueur, de poids, de vitesse, etc.) Le modèle est le sprint sur 100 mètres.
Cette classification fait donc apparaître des rapports entre des pratiquants sportifs. A ce stade du travail, il est intéressant de se pencher sur les analyses que les sociologues et anthropologues ont faites relativement aux rapports humains. Que se dégage-t-il d’une situation dans laquelle 2 personnes échangent ? De quels apports celles-ci peuvent-elles bénéficier ? La situation favorise-t-elle tel ou tel comportement ? Est-elle au contraire génératrice de tensions ? Autant d’éléments de réponse que nous tentons, mutatis mutandis, de transposer à la matière sportive.

Cette séance se déroulera à la faculté de STAPS Paris-Descartes (salle des séminaires, 3e étage), 1 rue Lacretelle dans le 15e, avec un changement d'horaires pour cette séance qui commencera à 15H30

Venez nombreux pour inter-agir dans cette dernière séance de l'année universitaire

lundi 6 juin 2011

7ème séance du REDESP2 le 8juin : Marie-Thérese Eyquem. Du sport à la politique, parcours d'une féministe.

Bonjour à tous,

Mercredi 8 juin, la séance sera consacrée au travail de Florys CASTAN-VICENTE, lauréate du prix Jean Maitron, sur le parcours politique, sportif, et militant de Marie-Thérèse Eyquem.

La présentation de ce travail sera suivi d'une discussion, et se déroulera de 15h à 17h, à la faculté de STAPS  de Paris-Descartes, 75015 Paris, au 3e étage, dans la salle du laboratoire.

Voici un résumé de l'intervention:

D'origine modeste, Marie-Thérèse Eyquem (1913-1978) a su atteindre les plus hautes sphères de milieux aussi distincts que le sport et la politique: présidente de la Fédération internationale d'éducation physique et sportive, présidente du Mouvement démocratique féminin, secrétaire nationale du Parti socialiste. Auteure de nombreux ouvrages, romans, pièces de théâtre, elle est aussi la première biographe de Pierre de Coubertin.
Ses premiers combats, elle les mène pour populariser et valoriser l'exercice de l'éducation physique et du sport pour les femmes. A partir des années 1960, elle affirme de fortes revendications féministes: lutte pour la contraception, pour le travail des femmes. Elle évolue alors vers le socialisme, entre en politique, dans le sillage de François Mitterrand, de la Convention des institutions républicaines au Parti socialiste. Elle y mène de nouveaux combats, de l'instauration des quotas pour la représentation des femmes dans le PS, première étape vers la parité.

Soyez nombreux pour enrichir la discussion...

A mercredi, 15h-17h...

Bien à vous,

Mylène Douet Guérin, Charles-Eric Adam