jeudi 31 mai 2012

7e séance, 6 juin : Peter Marquis sur les Sports américains et la grande guerre et André Tessier sur le hockey au Quebec et la mondialisation.

Bonjour à tous


La septième séance du REDESP2 comptera deux interventions pour le prix d'une et le continent nord-américain y sera à l'honneur. Voici les résumés
:

Peter Marquis (fondateur du REDESP et Maitre de Conférence en études américaines à l'Université de Rouen) interviendra sur
les Sports américains et la Grande guerre :
En avril 1917, quand le président Wilson déclare la guerre à la Triple Entente, l'’armée américaine n'’est guère en mesure de mener celle-ci. Le sport est alors hissé au rang d'’instrument de choix pour préparer les 2 millions de soldats qui forment en 1918 l’'American Expeditionary Force du général Pershing. Premièrement, il s’agit de veiller au moral (et à la moralité) des troupes en leur fournissant l’'occasion de se divertir loin des bars et des bordels. Mais le sport est aussi l’'antichambre du combat : on souligne la similitude entre le lancer d’'une balle de base-ball et celui d’'une grenade. Globalement, les métaphores sportives dédramatisent l’'angoisse du combat du Doughboy inexpérimenté et déraciné. Enfin, la pratique de sports exclusivement américains révèle l’'ambition d’une armée américaine qui ne veut pas s’'amalgamer aux contingents alliés afin de marquer sa supériorité. Pour beaucoup, la domination militaire de l’'AEF à la fin 1918 (Marne, Meuse-Argonne) est d'’ailleurs inséparable des victoires sportives américaines lors des Jeux Interalliés de 1919. Notre présentation tentera donc de répondre aux questions suivantes : quels sports américains furent pratiqués en Europe pendant la Première guerre mondiale, où, et par quels moyens ? Quel fut l’'impact de ces pratiques sur le contingent américain, mais aussi sur les soldats alliés et les populations civiles ? Quelle place occupe ce sujet dans l'’histoire des transferts culturels franco-américains?

Ensuite,  André Tessier  (EHESS, Institut Marcel Mauss LIAS) proposera une communication sur  Identité et culture : le hockey au Quebec et la mondialisation :

L’intention est de démontrer comment le hockey au Canada joue un rôle prépondérant, et particulièrement au Québec, dans la définition revisitée de l’identité et de la culture. Une approche anthropologique du sport inspirée de mes notes de recherche sur le terrain.
Il y a plusieurs échelles d’identité qui sont associées au hockey.  À l’échelle nationale, l'identité canadienne et la compétition internationale unissent le pays.  Ce sport est probablement l’un des rares dénominateurs communs qui relie les deux entités linguistiques et culturelles.  À l’échelle provinciale, l’identité est associée à leurs équipes et ligues respectives.  Le niveau suivant est associé à différents clubs qui, souvent, portent les noms et les couleurs de leur localité. En outre, il y a l'équipe identifiée par ses joueurs qui symbolise l'esprit d'équipe telle que forgée par les victoires, les défaites, les défis et les frustrations. Et enfin, il y a l'identité du capitaine, le «chef de la tribu». Ensemble, ces identités se fusionnent pour former un sentiment d'unité et d’appartenance ou non, un système de croyances.
Deuxièmement  nous aborderons les thèmes de culture et d’enculturation. Cette fonction joue un rôle éducatif de transmission des éléments sociaux qui composent la culture.  Par exemple, dans le cas de la culture au sens large, une équipe de hockey qui partage des valeurs très mondialisées telles la compétitivité et l'élitisme s’inter-influencent jusqu’à un certain niveau d’homogénéité.  On crée consciemment ou inconsciemment un sentiment d’appartenance car on partage sensiblement les mêmes valeurs, les mêmes objectifs, on « s’enculturalise », on devient un joueur de hockey.  
Toutefois cette analyse doit être traitée dans une perspective de mondialisation de la culture car l’identité s’y déploie également, en bout de ligne, à cette échelle.

La séance aura lieu le mercredi 6 juin de 16 h à 18 h à la faculté de STAPS Paris Descartes au 1 rue Lacretelle dans le 15e arrondissement de Paris (métro et tramway, Porte de Versailles), au 3e étage de la faculté dans la salle du laboratoire GEPECS.

Nous réfléchissons également à modifier le mode d'organisation du REDESP pour l'année prochaine afin que le maximum d'étudiants en sciences sociales du sport y trouvent leur compte. N'hésitez pas à nous transmettre vos suggestions pour que cet espace de rencontre continue de vivre.

mercredi 23 mai 2012

6e séance du REDESP2 Hugo Juskowiak : la fabrication des footballeurs professionnels dans le Nord / Pas-de-Calais

Sixième séance du REDESP2 le mercredi 30 mai 2012 de 16h à 18h à la faculté de STAPS de Paris-Descartes, au 1 rue Lacretelle dans le 15e arrondissement de Paris (métro  et tramway Porte de Versailles), au 3e étage de la faculté, dans la salle du GEPECS.  

Voici le résumé d'Hugo  Juskowiack (UNiversité d'Artois Sherpas-CREHS)
:

Cette communication aborde les grandes lignes développées dans ma thèse en STAPS soutenue en décembre 2011. Ce travail de doctorat est consacré à la sociologie de la formation au métier de footballeur. Il s’agit de comprendre comment on devient, ou non, joueur de football professionnel, aussi bien du point de vue de celui qui vit la formation (le joueur) que de celui qui la fait (le formateur). Pour cela, nous avons mené une série d’entretiens (quatre-vingt dix) et d’observations (cinquante séances d’entraînement et deux semaines d’immersion continue) dans les trois clubs professionnels de la région Nord / Pas de Calais que sont le Racing Club de Lens, Le Lille Olympique Sporting Club et le Valenciennes Football Club ainsi qu’au centre fédéral de préformation de Liévin. La démarche de comparaison entre différentes instances de formation que nous avons adoptée permet d’emblée de questionner l’unicité supposée du système de formation « à la française ». En parallèle de cette comparaison des lieux de formation, le recours au concept de carrière permet, en observant l’entrée, le déroulement et la sortie de la formation, de mettre en evidence l’absence de linéarité dans les trajectoires qui amènent au professionnalisme. C’est au cours de plusieurs étapes rythmées par moments clés, en côtoyant divers groupes et segments professionnels que se structure progressivement une identité professionnelle de joueur de football de haut niveau. Mais si les lauréats sont à l’évidence devenus des professionnels d’un système de formation hyper sélectif et incertain, sont-ils, pour autant préparés à affronter le marché du travail des footballeurs ? Lorsque l’on sait que plus de la moitié des premiers contrats professionnels ne seront pas renouvelés, rien n’est moins sûr.

Venez nombreux!

mercredi 9 mai 2012

5ème séance du redesp2 le mercredi 16 mai 2012 :

Sylvaine Derycke (Centre d'Etudes Sociologiques et Politiques Raymond Aron - EHESS)

Titre : Conditions d’émergence de croyances et de pratiques rituelles chez des sportifs de haut niveau en athlétisme français.

Cette étude porte sur les conditions d’émergence de croyances et de pratiques rituelles de sportifs de haut niveau en athlétisme. Il s’agit de comprendre, dans une « immersion réflexive » étant moi-même athlète depuis de nombreuses années, quelles sont les formes spécifiques de ce croire et quels en sont les processus d’émergence.
Loin de considérer l’athlétisme comme une religion séculière, loin de comparer les athlètes de haut niveau à des moines ou des mystiques des temps modernes, cette étude permet d’apporter un éclairage sur les « réaménagements » contemporains du religieux et de comprendre comment un croire spécifique à l’activité peut germer en marge des religions institutionnelles. L’exposé se centrera sur l’histoire de la naissance de l’athlétisme sous sa forme moderne, sur le quotidien des sportifs au sein de l’INSEP, et enfin sur la description de l’expérience sportive individuelle en compétition.
Cette étude permet ainsi de comprendre comment un dispositif religieux sécularisé et réactivé par des mécanismes propres au sport de haut niveau est susceptible de faire germer du croire en dehors de la sphère des religions institutionnelles.

La séance aura lieu de 16 à 18 heures à la faculté de STAPS de Paris-Descartes, au 1 rue Lacretelle dans le 15e arrondissement de Paris (métro  et tramway Porte de Versailles), au 3e étage de la faculté, dans la salle du GEPECS.